chroniques d'un temps futur 11

Publié le par M.

10 Ombre 1617


J'aime imaginer ce que sera ta vie, toi qui me liras peut-être un jour, j'ignore ce qui te poussera à plonger dans les souvenirs d'un D. A moins que je trouve le moyen de rattraper le temps perdu et devenir moi aussi un A, voire plus.

Ta vie sera, je l'espère, plus intéressante que la mienne. Je me plais à imaginer notre planète enfin terraformée, où tous les jours seront Mégastelle.

Ton corps ne sera peut-être plus recouvert du symbiote, de cette seconde peau mi-chair, mi minérale qui emprisonne chaque parcelle de peau depuis la naissance jusqu'à la mort. Ce symbiote qui remplit toutes les fonctions vitales d'un corps défaillant. L'être humain n'est pas fait pour l'ombre.

Peut-être aussi tu seras ailleurs, bénéficiant de l'exode prononcée vers un monde meilleur. Après tout, pourquoi devons nous rester sur ce purgatoire alors que les descendants de nos bourreaux jouissent de vrais mondes, où la pénurie n'est que fantaisie issue d'un lointain passé?

Je ne verrai sûrement jamais le jour où les nôtres quitteront ce monde dans des vaisseaux de suracier, arracher aux autres ce qu'ils nous ont pris. Un jour, la Citadelle se vengera et pillera ces peuples injustement avantagés. Nos gènes mutant feront de nous des dieux et ils seront nos esclaves, notre nouveau bétail.

J'envie ceux qui ont intégré le Vol, ces espions parcourant les ténèbres à la recherche de futures proies.

Il y a eu une alerte oxygène dans la tour. Nous avons tous dû regagner nos couchettes et plonger en semi coma. Il y a eu des pertes. Tout ça à cause d'eux. Je voudrais vivre suffisamment longtemps pour voir les autres mondes réduits en esclavage, devoir à leur tour servir de pitance et d'engrais, devoir s'injecter du somnimorphe quand l'air manque, devoir être condamnés à cette vie morne, répétitive dans cette prison sans lumière, sans air et sans eau.

Publié dans chroniques du futur

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